Indigo [Lindsey]

Samedi. Enfin. Une journée entière aux Ecuries d’Ayane, & non quelques heures. Je me réjouissait déjà. Surtout qu’hier, je n’avais pas pu me rendre aux écuries, trop prise par les révisions que je devais faire pour un devoir à rendre rapidement. Mais j’oubliai tout ça rapidement, pour me concentrer uniquement sur ma journée à venir. Le IPOD branché dans les oreilles, j’écoutais un morceau de RNB à fond, en regardant le paysage défiler derrière la fenêtre de l’auto de ma mère. J’étais surtout contente, car les nuages disparaissaient, ces derniers jours, & aujourd’hui, je pourrais sortir un peu Indigo. Surtout que nous n’avions pas vraiment fait encore une grande connaissance. Appart une bonne heure de longe & pareille de saut d’obstacle, nous ne nous connaissions pas encore assez. Notre lien. Je ne le trouvais pas assez fort pour aller en concours. Si nous n’avions pas la connexion, le concours ne se passerait pas forcément bien. Je faisais équipe avec une certaine Rachelle & Iseline. De plus, un concours de TREC serait très prochainement organisé, & une petite balade ne ferait pas de mal.

J’arrivais donc près des écuries, tout en mangeant une pomme. Il était presque 10h, & je mourrais de faim. Mais aujourd’hui, je n’avais pas vraiment le temps. J’allais donc vers le box de mon préféré.
« -Alors ? T’as passé une bonne nuit mon joli ? »
Je tournai le loquet, & entra dans son box. Je n’allais pas passer toute ma matinée à le brosser, je le ferai en rentrant de balade. Je lui passa donc en premier un licol fin & léger puis je lui mis un filet à muserolle combinée au mors renforcé. En effet, je ne connaissais pas encore bien mon cheval, & je préférais l’avoir en main si quelque chose se passait. Pour ce qui était du licol, j’aurais peut-être l’occasion de le lâcher un peu. Je n’avais pas fait attention, mais j’avais toujours ma musique dans les oreilles. Je débranchai donc celle-ci, la rangeant soigneusement dans mes poches. Toujours dans son box, je le posa un tapis de selle bleu & blanc, & une selle mixte. Je lui mis des guêtres de protections, & le sortis de sa stalle. Je l’emmenai dans la cours, là où d’autres personnes partaient ou rentraient avec leurs chevaux. Je mis mon pied dans l’étrier, & passa gracieusement la jambe droite par dessus la croupe d’Indigo. Je réglai la sangle, mes deux étriers. Nous allions partir.

A peine un quart d’heure après mon arrivée, nous partions déjà en balade. Le temps était radieux, & je comptais en profiter le plus possible ! Je pris l’un des sentiers qui emmenait vers la rivière. On nous avait déjà donné un avant-goût des parcours de TREC, & il fallait que je m’entraîne sérieusement à passer des guets, & toutes sortes d’obstacles. Sans tout autant prendre de risques ! Je lançai donc ma monture au petit trot, dans la campagne environnante.

Après une bonne demi-heure de pas & de trot, nous arrivâmes enfin près de la rivière. Un large guet d’eau claire était à ma droite. Si je le passais, j’allais arriver dans une énorme grotte, de quelques mètres de long. J’avais pris une carte des environs au cas où, & un parcours de cross avait été dessiné derrière cette fameuse grotte. Comme je ne connaissais pas la profondeur de la rivière, j’hésitais à faire passer Indigo.
« - Bon Indigo. J’te fais confiance, okay ? »
D’une légère pression des jambes, j’intimai à ma monture d’avancer, membre par membre, dans l’eau. Elle ne parut pas glaciale, puisque Indigo baissa même l’encolure pour longuement boire dans la rivière. Mais au bout d’un moment, je regardai ma montre, & vu l’heure que j’y découvrit – 10 h 57 – je le remis en route. Nous passâmes le guet sans encombres. Je remarquai alors qu’il ne faisait pas plus de 20cm de profondeur. Une fois passé cet obstacle, je le mena dans la grotte quelque peu sombre sans la lumière du soleil. Mais il ne broncha pas. Il continua sans crainte, suivant le « couloir » que lui donnait mes rênes. Nous grimpâmes une petite côte dans la pénombre, & nous débouchâmes enfin sur une grande … enfin, sur un endroit très ensoleillé. Des arbres, des chemins tracés, des troncs d’arbres en guise d’obstacle, un long cours d’eau qui serpentait entre toutes ces trouvailles … C’était un magnifique terrain que l’on venait de trouver là. Je lançai Indigo au trot, un trot rapide mais toujours aussi léger. Je pris l’un des chemins, celui de droite, pour être précise. Je le lançai sur des troncs d’arbres d’entre 60 –70 cm de hauteur, à vue d’œil. Celui-ci les sauta aussi bien que dans le manège, deux jours plus tôt. Je n’oubliai pas de le féliciter, mais je le fis continuer sur une allure normale. Il sauta encore quelques troncs d’arbre, toujours avec la même aisance. Puis je l’arrêta, &sortis un moment la carte de ma poche, & étudiai ce que je pouvais faire de plus aujourd’hui. Lui demandant de repasser au pas, je rangea la carte, et lui fis prendre un petit chemin entre les arbres. Nous passâmes entre des chemins de roseaux, juchés sur des longs pontons de bois. Il soufflait fortement. Je réfléchissais à quand je pourrais lui faire faire un petit galop. Je comptais rejoindre un champ de blé fauché quelques jours plus tôt, donc stérile pour le moment. Je le fis donc repartir au trot, finissant plus rapidement qu’au pas le ponton. Je lui fis sauter encore trois nouveaux obstacles entre les pins, sentant la fine brise passer dans mon cou. Je lui fis décrire plusieurs cercles, pour le mener une fois encore sur les obstacles. Je slalomai un moment entre eux, m’amusant comme une folle xD. Mais je nous remis rapidement en route. J’avais très envie de faire un long galop avec mon cheval. Après quelques obstacle en plus, je repassa un nouveau guet, toujours de la même profondeur, mais cette fois-ci, au trot, produisant de grosses éclaboussures. Indigo n’y fit pas plus attention, & continua sa route, vers une grande colline qu’il fallait dépasser pour atteindre le fameux champs. Nous la dépassâmes au petit galop. J’essayais de retenir le plus possible le mâle pie, pour voir sa pleine puissance sur le champ dans quelques minutes. Lorsque nous arrivâmes sur le haut de la colline, Je vis le fameux champ. Quelques boules menaçaient de tomber, mais j’avais pleine confiance en les agriculteurs & je ne craignais rien. Je lançai au bout de quelques minutes Indigo au galop, tandis qu’il descendait à une vitesse folle la colline. Lorsqu’il toucha la paille du champ, il n’arrêta pas pour autant sa cavalcade. Je ne le poussai pas, je ne le retenais pas non plus, le laissant se défouler, un peu plus en nature qu’au galop dans un manège. Il commençait à ralentir l’allure lorsque nous arrivions à la fin du champ. Quelques mètres plus loin, un nouveau guet nous attendais. Je ne fis pas ralentir Indigo, et celui-ci continua sa folle chevauchée dans l’eau froide, m’éclaboussant les jambes. Lorsqu’il remonta de l’autre côté, sur la berge, il ralentit progressivement, arrivant du petit galop au grand trot. J’entretiens d’ailleurs cette allure, pour le faire sauter deux nouveaux obstacles. Nous avions commencé une boucle, il fallait maintenant la finir. Alors qu’il repassait doucement au pas, je regarda l’heure. Il était presque midi. Il nous faudrait certainement encore une bonne heure pour revenir aux écuries. De toutes façons, j’avais encore toute l’après-midi pour travailler un peu, en manège ou en carrière. Voir même à une autre balade. Je n’avais encore rien prévu, puisque que je n’avais pas calculer d’heure de retour de ma petite balade matinale.

Désormais, j’étais allongée sous l’ombre d’un arbre. J’avais enlevé le filet d’Indigo, et lui avait laisser un peu de liberté. Il était attaché à une longe de 2-3m à peine. J’étais près de la rivière, donc Indigo pouvait se désaltérer à volonté. J’avais la longe sur deux mains, pour répartir mon poids si jamais il se passait quelque chose. De plus, j’étais en position, de tel que si il y avait un problème, je pourrais être debout rapidement. Je laissai donc paître une bonne quinzaine de minute.

Lorsque je sentis le sommeil s’abattre sur moi, je décidai que le moment de détente était terminé. Il était 12h18, il était temps de se remettre en route. Je lui repassai le filet, & remontai en selle. D’une autre pression de jambe, il repassa au trot, fouettant l’air de sa queue. Nous sautâmes de nouveau quatre troncs d’arbre & nous nous retrouvâmes aux pontons que nous avions traversés tout à l’heure. Je savais que ce n’étaient pas les mêmes, ceux-ci n’étant pas bordés de roseaux, mais de touffes d’herbes flottants dans la boue. Lorsque nous arrivâmes de l’autre côté des pontons, un mètre de boue nous séparais de la berge. Je descendis donc d’Indigo, pris la longe au lieu des rênes, & je risqua un pied dans la boue visqueuse. A peine 5cm de boue. Nous passâmes donc sans encombres le petit piège tendus par la nature. Je remontai en selle, fixant la longe histoire qu’elle ne nous dérange pas, & reprit les rênes, confiante. Indigo n’eut même pas besoin de mon feu vert. Lorsqu’il me sentit en place, il redémarra au pas, puis au petit trot, après mes félicitations. Il sauta deux autres troncs, ainsi que trois branches, au sol, presque brisées. Nous arrivions près de la grotte, mais cette fois-ci je la voyais de profil. Je le lançai de nouveau au galop, espérant arriver aux écuries avant 14h.

Nous dépassâmes la grotte, le guet, & nous reprîmes le chemin des écuries, mêlant pas & trot pendant la dernière demi-heure qui suivait notre longue balade. J’étais contente d’avoir fait cette merveilleuse journée avec mon cheval, & non être allée faire du shopping avec le retour du beau temps, comme toutes mes camarades de cours l’avait certainement fait en ce début de samedi après-midi. Désormais arrivés aux écuries d’Ayane, je retirai la selle & les protections d’Indigo après l’avoir attaché avec sa longe à l’anneau de cuivre devant sa stalle. Je détachai en plus sa muserolle. Je le mena vers les douches, lui passant un coup d’eau tiède sur ses sabots & ses jarrets, pleins de boue. Je lui sécha rapidement le bas des membres. De toutes façons, je ne le laverai pas plus Indigo, puisque j’allais le mettre au pré. Je l’amena donc au pré, & je détacha sa longe, lui donnant une petite claque amicale sur la croupe :
« - A demain mon beau ! »
J’avais réalisé que je devais continuer mes exercices. Je viendrais le voir peut-être le soir, ou le lendemain, je ne savais pas trop encore. Je ramenai sa selle & sa longe à la sellerie, rinçai rapidement son mors & rangea son filet aussi & me rendit sur le parking pour attendre ma mère.